Dépistage de l’infection asymptomatique à gonocoque

Dépistage de l’infection asymptomatique à gonocoque


Le contexte

Le gonocoque ou Neisseria gonorrhoeae est une bactérie responsable d’infection sexuellement transmissible (IST). Les infections à gonocoques (GC) sont en recrudescence ainsi que l’augmentation du nombre de souches résistantes aux antibiotiques.

L’infection à gonocoque peut être asymptomatique et aboutir à long terme à des complications graves telles qu’hypofertilité, salpingite, endométrite, orchi-épididymite.

Le dépistage de l’infection asymptomatique à GC par les moyens usuels tels que la culture microbiologique pose plusieurs problèmes :

- il nécessite la viabilité des bactéries : le gonocoque est une bactérie fragile qui ne survit que quelques heures après la réalisation du prélèvement ce qui nécessite un recueil au laboratoire de préférence.
- il est peu sensible dans certains types de prélèvements : pauci bactérien (urines 1 er jet) ou poly microbien (gorge, anus).
- il est long en raison des délais inhérents à toute culture pour isolement et identification de bactérie.

Les nouveaux tests de détection du GC par amplification génique, dont la détection par PCR fait partie, permettent d’améliorer ce dépistage :

- Excellente sensibilité au niveau des urines 1 er jet, de l’oro pharynx, de la région ano rectale. Chez l’homme, la grande sensibilité de la recherche sur 1et jet d’urine permet de s’affranchir d’un prélèvement urétral.
- Possibilité d’effectuer le prélèvement hors laboratoire, ces techniques ne nécessitant pas la viabilité des bactéries.
- Recherche possible après début d’un traitement antibiotique empirique.
- Possibilité de rechercher, sur le même échantillon, d’autres agents d’IST en particulier Chlamydiae trachomatis grâce à des tests multiplex.
- Rapidité de rendu des résultats

Les indications du dépistage des infections asymptomatiques à GC

L’HAS recommande un dépistage de l’infection asymptomatique à gonocoque par amplification génique dans les situations suivantes :

- Chez le partenaire sexuel d’un homme ou d’une femme présentant une IST
- Chez les personnes ayant eu plus d'un partenaire sexuel, homme ou femme, dans les 12 mois précédents avec un usage inconstant du préservatif

Le dépistage de l’infection asymptomatique doit être réalisé :

- chez l’homme : sur urines 1 er jet
- chez la femme : sur un écouvillonnage des parois vaginales
- dans les deux sexes et en fonction des pratiques sexuelles : au niveau anal et/ou pharyngé

Conduite à tenir en cas de test par amplification génique positif à GC :

- Chez le cas index : demander une recherche de gonocoque par culture microbiologique avant le début du traitement empirique. Cela permettra de vérifier la sensibilité de la souche vis-à-vis de l’antibiotique administré.
- Faire réaliser chez le patient et le(s) partenaire(s) sexuels habituels ou récents les sérologies suivantes : syphilis, VIH, Hépatite B, Hépatite C. Ces sérologies sont à contrôler en tenant compte des délais de séro-conversion.
- Dépister et traiter par antibiotique le ou les partenaires sexuels récents ou habituels du cas index
- Prise en charge thérapeutique de tous les partenaires par ceftriaxone (ou spectinomycine en cas de contre-indications aux Beta-lactamines, ou cefixime en cas d’injection impossible), en une seule prise, quel que soit le site de l’infection.
- L’usage de préservatif pendant au moins 7 jours après le traitement antibiotique est nécessaire.
- Le contrôle post-traitement antibiotique par test d’amplification génique n’est actuellement pas recommandé car il détecte des bactéries qui ne sont plus viables donc qui ne sont plus infectieuses.
- Comme toutes les IST, la recontamination est possible, l’emploi de préservatif permet de l’éviter.

La recherche de gonocoque par amplification génique (PCR) est maintenant réalisée par CBM25

Toutes les informations relatives à cet examen sont consultables sur notre site internet : www.cbm25.fr>Analyses>Référentiel des analyses>NEISSERIA GONORRHOEAE - Diagnostic moléculaire par amplification génique

Biologiste : Françoise Caburet - françoise.caburet@cbm25.fr

Références :
Rapport annuel d’activité- année 2012 », CNR des gonocoques, institut Alfred fournier
Dépistage et prise en charge de l’infection à Neisseria gonorrhoeae : état des lieux et propositions», HAS décembre 2010
Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées, ANSM 2008.

 

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